Aigremont3
Cette première chaîne, que constitue celle des seigneurs du lieu est relativement facile à retrouver, car rapidement ce petit fief tombe dans l’escarcelle de puissantes familles dont nous possédons les généalogies imprimées. Nous ne les étudions pas en détail car la ferme fortifiée d’Aigremont représente pour eux un bien très secondaire. Nous aurons l’occasion de revenir sur ces personnages, le principal est de restituer avec le plus d’exactitude possible la continuité de la transmission du bien .
A l’origine, il n’y a aucun doute sur le détenteur du fief, Simon III de Poissy, dit le Vieux, dans la mesure où il est nommé comme étant le demandeur de l’érection en paroisse de son fief qui possède une humble chapelle rattachée à la paroisse Saint-Saturnin de Chambourcy. En outre, il existe la trace de l’hommage qu’il rend en 1222 à Philippe Auguste pour cette terre. Contrairement à la branche de la famille de Poissy possédant le fief du chef de ville de Chambourcy, celle d’Aigremont ne prend pas le nom du lieu ou du moins nous n’en avons pas trouvé mention.
A la génération suivante, le fief tombe en quenouille, c’est Agnès, châtelaine de Neauphle qui en hérite selon les termes du testament de Simon III. L’héritage est grevé d’une rente de 60 sous au bénéfice de l’abbaye d’Abbecourt comme en témoigne une charte de décembre 1254. Mais dès 1258, la terre est transmise à Simon de Poissy dit le Jeune puis à Anselme d’Aigremont en 1301. De nouveau le fief revient à une femme, Jeanne de Poissy et à travers elle à son mari Gilbert de Tillères. Son fils Robert également seigneur de Maisons-sur-Seine transmet le bien, par héritage, à une nouvelle famille, les Quidebeuf. Tous ces éléments nous sont connus à travers le recueil des chartes de l’abbaye d’Abbecourt constitué successivement par l’abbé Lefèvre et J. Depoin.
En août 1346, la guerre de Cent Ans prend une nouvelle tournure. Edouard III prend l’offensive terrestre cherchant à défier Philippe VI de Valois sur terre. Il confie à son fils le Prince Noir la mission de razzier la rive gauche de la Seine au plus près de Paris. On sait que Saint-Cloud, Retz et autres lieux flambent. Rien ne permet de se prononcer sur le sort d’Aigremont sachant que Poissy est épargnée.
En 1357, on trouve mention de l’affectation de ce fief à un certain Yon, baron de Garancière, seigneur d’Athis, proche du roi Charles V. A compter de cette date, une continuité familiale s’instaure comme en témoigne le tableau généalogique qui suit.