AIGREMONT ,la ferme fortifiée

 

document réalisé par l'association historique HISCREA:" Histoire de Chambourcy,de Retz et d'Aigremont "

dont le responsable , M. P.E. RENARD nous a fait parvenir l'étude qui suit, par l'intermédiaire de M. DALIFARD.

ces travaux sont la propriété de  cette association et sont publiés avec l'accord des responsables .

TOUTE COPIE EST INTERDITE

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LA FIEFFÉE FERME D’AIGREMONT

            A l’époque où la redistribution géographique des pouvoirs en des entités que l’on veut plus adaptées aux conditions actuelles (élargissement de l’Europe, décentralisation et intercommunalité), il est intéressant d’examiner les huit siècles d’existence de la communauté aigremontoise, cas d’école simple d’un passé qui s’achève.

CONTEXTE DE LA FONDATION

En 1204, Philippe Auguste annihile la menace que les Plantagenêts font peser sur le domaine royal des Capétiens en les chassant de Normandie.

Les "pays" qui constituent ce domaine se réorganisent à travers une floraison d’implantations religieuses et seigneuriales. C’est le cas de notre pays, le Pincerais. L’ancien pagus romain avait donné naissance à l’archidiaconé du Pincerais comprenant le diaconé du Mantois et celui proprement dit du Pincerais, partie intégrante du diocèse de Chartres. Seul le diaconé du Pincerais a toujours appartenu au domaine propre capétien. Pour ce territoire, les rois se font assister pour son administration par une famille qui prend le nom de Poissy. Cette famille obtient la constitution de fiefs à son profit à Chambourcy, Orgeval et Maison.

Ainsi en ce tout début du XIIIe siècle, la famille de Poissy continuant sa démarche d’occupation du terrain, construit une ferme fortifiée s’insérant dans le maillage en cours de réalisation et l’attribue à un cadet qui prend également le nom de la terre. La délimitation du territoire est simple. Elle est déterminée par les éléments géographiques de base, par prélèvement sur le fief de Chambourcy. Au sud, la bordure forestière du plateau des Alluets reste domaine royal. A l’est le ru de Martinval constitue la ligne de partage avec Chambourcy. Pour les autres directions les voies antiques de communication marquent nettement les limites : le grand chemin de Normandie au nord, le chemin de Poissy à Chartres à l’ouest. Tout naturellement, les masures des manants se disposent sur la ligne des sources, à l’emplacement actuel de la Grande rue.

Enfin en mars 1207, Simon de Poissy qui vient de faire construire une chapelle sur le territoire de son fief d’Aigremont en demande l’érection en paroisse. Il obtient satisfaction un an plus tard en 1208. Cette paroisse comme celle dont elle se détache, Chambourcy, relèvera de l’abbaye de Saint-Jean-en-Vallée de Chartres. Elle prendra le vocable de saint Eloi qui est assez souvent accordé depuis un siècle dans le domaine royal

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